7.16.2009

The Torn (extract)



There is a thorn; it looks so old,
In truth you'd find it hard to say,
How it could ever have been young,
It looks so old and grey.
Not higher than a t-year's child,
It stands erect this aged thorn;
No leaves it has, no thorny points;
It is a mass of knotted joints,
A wretched thing forlorn.
It stands erect, and like a stone
With lichens it is overgrown.


Collerirge & Worsworth

Lisa Germano. Candy

photo: Robert Mapplethorpe

Toi La Seule


Toi la seule et j'entends les herbes de ton rire
Toi c'est la tête qui t'enlève
Et du haut des dangers de mort
Sur les globes brouillés de pluie des vallées
Sous la lumière lourde sous le ciel de terre
Tu enfantes la chute.

Les oiseaux ne sont plus un abri suffisant
Ni la paresse ni la fatigue
Le souvenir des bois et des ruisseaux fragiles
Au matin des caprices
Au matin des caresses visibles
Au grand matin de l'absence la chute.
Les barques de tes yeux s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est dévoilé aux autres de l'éteindre
Les ombres que tu crées n'ont pas droit à la nuit.


Paul Eluard

Fall Of Saigon. So Long

Spleen


Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau,
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie,
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.

Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,
Et machinalement sur la vitre ternie
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.
Bah ! sortons, je verrai peut-être du nouveau.

Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.
Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds...

Je mange, et baille, et lis, rien ne me passionne...
Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !
Seul, je ne puis dormir et je m'ennuie encor.


Jules Laforge


Karl Blau. Make Love That Lasts

Soleils Couchants


Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.

La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.

Et d'étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,

Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
A de grands soleils
Couchants sur les grèves.


Paul Verlaine

Sunburned Hand Of The Man. Yes, Your Highness

photo: Local MacFly

Bowery Blues (extract)


The story of man
Makes me sick
Inside, outside,
I don't know why
Something so conditional
And all talk
Should hurt me so.

I am hurt
I am scared
I want to live
I want to die
I don't know
Where to turn
In the Void
And when
To cut
Out


Jack Kerouac

John Martyn. May You Never

photo: Local MacFly

Happy Is England !


Happy is England! I could be content
To see no other verdure than its own;
To feel no other breezes than are blown
Through its tall woods with high romances blent:
Yet do I sometimes feel a languishment
For skies Italian, and an inward groan
To sit upon an Alp as on a throne,
And half forget what world or worldling meant.
Happy is England, sweet her artless daughters;
Enough their simple loveliness for me,
Enough their whitest arms in silence clinging:
Yet do I often warmly burn to see
Beauties of deeper glance, and hear their singing,
And float with them about the summer waters.


John Keats.

Del Shannon. Mind Over Matter

Le Tombeau d'Edgar Poe


Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poête suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’Ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne

Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.


Stéphane Mallarmé

Harry Nillson. Mr. Richland's Favorite Song

photo: Le Gentil Garçon

Nocturne





Je songe au vieux Soleil un jour agonisant,
Je halète, j'ai peur, pressant du doigt ma tempe,
En face, pourtant trois jeunes filles, causant,
Brodent à la clarté paisible de la lampe.



Jules Laforgue

Vincent Gallo. Fishing For Some Friend

photo: extrait de The Brown Bunny (V. Gallo)